dossier spécial

TOKUSATSU

Nous avons eu envie d'ajouter sur le site une section spéciale qui ne parlerait pas de jeux video mais de divers sujets que nous avons envie de partager avec vous. Ce premier dossier spécial est donc consacré aux séries japonaises. Et oui, ici à PIXEL-Games, nous sommes de cette génération qui a été bercée à coups de Chevaliers du Zodiaque, Dragon Ball, X-Or et autres Bioman. Ce sont surtout les 2 derniers cités qui nous intéressent puisque l'on va parler des séries live japonaises également appelées Tokusatsu.

Ce mot est en réalité la contraction de "Tokubetsu satsuei" qui peut être traduit par "effets spéciaux". Le Tokusatsu regroupe plusieurs catégories de séries live destinées aux plus jeunes et mettant en scène des super-héros dôtés de super-pouvoirs. Le meilleur exemple est Bioman, qui a connu un succès énorme à l'époque en France grâce au "Club Dorothée". Mais nous y reviendrons.

Le Tokusatsu puise ses origines dans les fameux films de monstres japonais où des acteurs déguisés en méchantes bébêtes géantes avec des costumes en caoutchouc détruisaient des immeubles en carton. Godzilla est la référence de ces films.

Ensuite, il y a eu Ultraman en 1966, la première série où le héro pouvait se transformer et atteindre la taille d'un géant. A l'instar de Godzilla, Ultraman est un mythe. Chaque année, la série se renouvelle et ça continue toujours !

Ultraman a par la suite influencé toute une floppée de séries du même genre. Je citerai par exemple Spectreman. Diffusée en 1971 au Japon, la série sera également visible en France dans les années 80. Je me souviens de ce gars avec sa combinaison dorée et son casque avec son aileron de requin. Culte !

Vu le succès phénoménal de Ultraman, d'autres productions se développent dont un grand nombre ne sortiront jamais de l'archipel japonais. Il y aura même une série japonaise Spiderman !

En 1978 débute une autre série culte que nous avons également eu la chance de voir en France: San Ku Kai. Elle se différencie par son côté space-opéra clairement inspiré de Star Wars.

Vous l'aurez compris, au Japon, c'est une véritable institution ! Le nombre de ces productions ne se compte plus. Pour simplifier ce dossier, on va surtout s'attarder sur les 2 genres les plus populaires: la catégorie Super Sentai et celle Metal Heroes.

SUPER SENTAI
Un seul nom propre suffit pour définir ce genre de série: Bioman. Et oui, c'est Bioman, diffusé par Canal+ et TF1, qui a rendu populaire le sentai en France. Le succès auprès du public fut phénoménal et reste encore aujourd'hui pour nous la référence.

En France, c'est la fameuse émission Club Dorothée qui a lancé le phénomène. Après Bioman, TF1 nous a servi Maskman et Liveman qui, pour surfer sur ce succès, furent renommés respectivement Bioman 2 et Bioman 3. D'autres séries du même genre firent encore leur apparition mais jamais diffusées en intégralité. Elles apparaissaient à l'écran généralement en période de fête pour faire vendre des jouets avant d'être retirées de l'antenne peu de temps après. La France était un si bon client que cette chère Dorothée a même fait quelques apparitions dans des séries (dont Liveman).

Bioman

Si la France a fait connaissance avec les Sentai avec Bioman, le Japon a vu la naissance de ces héros multicouleurs en collants en 1975 avec la série GoRanger. Elle sera suivie en 1977 par JackerDengekitai. Il s'agissait alors de séries expérimentales qui tatonnaient encore un peu. L'on retrouvait cependant déjà quelques codes du sentai: une équipe de 5 membres et une couleur différente pour chaque personnage.

GoRangerJak-Q

Puis en 1979 débarque Battle Fever J, considéré comme étant la première série officielle Super Sentai. C'est dans celle-ci que l'on retrouve la première apparition du robot géant. Battle Fever inaugure aussi la tradition qui veuille qu'une série ne dure qu'un an.

Battle Fever J

Mais tous les standards seront réellement fixés avec la série suivante: Denziman. L'on retrouve donc gros mécha, 5 membres pouvant de transformer en super héros de couleurs (rouge, rose, vert, jaune et bleu), un empire maléfique voulant détruire la Terre,...

Denziman

Malgré ces règles essentielles, chaque sentai se différentie pourtant des autres avec quelques innovations plus ou moins importantes. Ainsi, Sun Vulcan (1981) sera la première série à démarrer avec seulement 3 membres, Bioman (1984) sera la première à avoir 2 femmes dans l'équipe, Flashman (1986) sera la première à avoir un second robot,...

Sans oublier que chaque nouvelle série tente de surpasser la précédente en terme de "pose", mouvements et combats.

Au Japon, pas moins d'une quinzaine de films basés sur les séries ou réunissant tous ces héros ont même été produits.
Bref, 25 ans que ça dure et que ça marche !

Groupe Sentai

POWER RANGERS
Ce quart de siècle de succès sentai marque également un triste anniversaire: celui des 10 ans des Power Rangers ! C'est Haim Saban, ancien génie du générique des années 80 (Goldorak, Ulysse 31,...), reconverti depuis en homme d'affaire, qui eu l'idée de cette série. Depuis 1991, il achète systématiquement les droits de ces séries japonaises pour en faire de mauvais remakes américains. Sans scrupule, il dénature complètement les sentai qui deviennent une purée lobotomisante ne volant pas plus haut que les Télétubbies !

En bref, chaque faciès nippon est remplacé par des acteurs américains pour ne conserver que les phases de combats. Sommet de l'absurdité, la présence de clichés gros comme un mécha puisque le Ranger noir sera évidemment joué par un acteur "afro-américain" tandis que le rôle du Ranger jaune est tenu par un asiatique. Tout est charcuté à un tel point que l'on ne compte plus les erreurs de transitions ou de montage.

Pour faire la première série Power Ranger, pas moins de trois sentai japonais ont été pillés (Zyuranger, Dairanger -pour les apparitions du Ranger blanc et du mecha Thunderzord- et Kakuranger -pour les Alien Rangers et les mechas Ninjazords et Shogunzords-).

Avec toutes ces conneries, Saban bloque surtout la diffusion de toutes les séries originales parues depuis 1992.

Et le sentai n'est malheureusement pas la seule victime. Loin de s'arrêter là, d'autres séries japonaises sont passées sous la chirurgie Saban dont quelques grands noms comme Kamen Rider (devenu Masked Rider sous Saban) et même la cultissime série Spielvan (utilisation des costumes dans VR Troopers).
 

METAL HEROES
A côté des sentai, d'autres séries co-existent. Le genre que l'on retiendra surtout est celui des Metal Heroes, séries où les héros possèdent de belles armures chromées qui en jettent un max.

Ce nouveau style fut créé en 1982 par la Toei avec l'apparition de Uchû Keiji Gavan, plus connu chez nous sous le titre X-Or. Contrairement au sentai, il n'y a ici qu'un seul héro, un Shériff de l'espace avec une armure clinquante. La série connu un succès gigantesque même en dehors du Japon. C'est vrai que la réalisation était soignée, l'action bien menée, les effets spéciaux intéressants et les gadgets bien sympas. Et puis il y avait cette fameuse question existentielle: comment le héro parvenait-il à garder son pantalon d'un blanc immaculé malgré toutes les cascades qu'il effectuait ? En France, X-Or a été diffusé sur A2.

X-Or est la première partie d'une trilogie Space Sheriff qui compte également Sharivan (X-Or 02) et Shaider (moins connu chez nous). Contrairement aux sentai, il y avait un véritable lien et une véritable transition pour passer d'une série à l'autre.

Par exemple, Den Iga, le futur Sharivan, fera une apparition dans l'épisode 42 de X-Or avant de revenir à la fin du 44 pour inaugurer son nouveau grade de Space Sheriff. X-Or deviendra quant-à-lui Capitaine des Forces de la Galaxie dans Sharivan et participera même au combat final. Un film réunissant les 3 Space Sheriff (X-Or, Sharivan et Shaider) sera également produit.

Les 3 Space Sheriff

Pour beaucoups de fan, la meilleure série Metal Heroes est Spielvan dont l'acteur principal était celui qui incarnait X-Or 02. Spielvan est l'une des dernières grandes séries de Metal Heroes et l'une des dernières a avoit été diffusée intégralement en France. La série fit un carton et c'était mérité lorsque l'on voyait la qualité du design des armures, des effets spéciaux et du scénario avec quelques rebondissements étonnants. Même la traduction française est potable (si on fait abstraction des éternels ignobles génériques Made in AB).

Spielvan

D'autres Metal Heroes feront leur apparitions comme Jaspion, Blue Swat ou Metalder mais aucun n'aura le même impact que ses prédécesseurs.



© Vectorman 2002-2003