l'histoire de

Si des jeux comme Resident Evil et Silent Hill ont rendu populaire le genre Survival Horror, ils n'ont cependant rien inventé. Les jeux gores et sanguinnolants existaient bien avant eux. On peux citer par exemple The 7th Guest ou Alone in the Dark. Mais, bien avant ça encore, Namco avait lancé en arcade un certain Splatterhouse.

SPLATTERHOUSE
1988
Arcade, PC Engine

Puisant ses inspirations dans le cinéma des films d'horreur, dont ceux de Georges Romero, Splatterhouse fut un des premiers jeux gore à faire sensation. Les références cinématographiques se retrouvent jusque dans le héro dont le look est clairement pompé de celui de Jason avec son fameux masque de hockey dans le film Vendredi 13.

Le scénario du jeu tourne autour d'une inquiétante maison hantée dans laquelle Jennifer, votre petite amie (et non la grosse de Star Ac'), disparait mystérieusement. Vous incarnez Rick qui, lui, est tombé sous l'emprise d'un masque tout aussi étrange qui lui confère une grande force physique. Votre but sera de sauver Jennifer et sortir de cette baraque en éliminant tous les monstres et autres zombies qui voudront vous en empêcher. Pour ce faire, vous trouverez sur votre chemin quelques armes bien utiles telles que hachette, planche en bois, clef à molette, harpon ou encore fusil à pompe.

Splatterhouse était, si je me souviens bien, le premier jeu à aller aussi loin dans le délire gore. En tout cas, c'est celui qui m'a le plus marqué. L'animation avait reçu un soin tout particulier pour essayer de faire honneur aux films dont le jeu s'inspire. Entre le sang qui gicle et qui dégouline, les décapitations et autres explosions de protubérances bien purulentes, il valait mieux éviter d'être une âme sensible pour jouer à ce jeu. De plus, graphismes, bruitages sonores et musiques étaient eux aussi très soignés, ce qui donnait une ambiance glauque particulièrement inquiétante. Le must était de jouer dans le noir absolu afin de rentrer complètement dans le trip. Si un mode 2 joueurs existe, on peut cependant regretter que l'on ne puisse pas jouer en même temps sur le même écran. Enfin, rappelons que nous sommes en 1988 et que les jeux de cette époque étaient d'une difficulté beaucoup plus élevée que maintenant.

La borne d'arcade à connu un grand succès, ce qui donnera naissance à des suites. Bizarrement, une seule conversion console fut réalisée, sur la PC Engine de NEC. L'adaptation est dans l'ensemble excellente même si le jeu est nettement moins beau que la version arcade.


La version originale Arcade


La conversion PC Engine

SPLATTERHOUSE 2
1992
Megadrive

Trois mois se sont écoulés depuis l'évasion de Rick de la maison maléfique. Depuis, ce dernier est hanté par des visions cauchemardesques et torturé par la culpabilité, Jennifer étant toujours prisonnière de cet enfer. Il y a également cette terrible tentation du masque... Sans son pouvoir, Rick ne peut tenter de délivrer sa fiancée tandis que le masque ne peut exister qu'à travers Rick. Bien que ce soit le malin qui anime ce masque, Rick décide de retourner à la maison maudite...

Le jeu video, c'est comme le cinéma, lorsqu'un titre remporte un certain succès, des suites font leurs apparitions quelques temps après. Contrairemement au premier épisode, Splatterhouse 2 a spécialement été développé pour le marché des consoles. Pour Namco, le choix de la Megadrive s'imposait naturellement pour un jeu aussi violent et clairement destiné à un public plus adulte. La PC Engine était un peu juste techniquement et Nintendo n'aurait, à l'époque, jamais accepté un tel titre dans leur catalogue. Il n'y a qu'à se rappeler l'adaptation Super Famicom de Mortal Kombat, "lavée" de toute goutte de sang et amputée des fatalités! Si la Megadrive a connu un tel succès, c'est en partie grâce à cet esprit rebelle et politiquement incorrect.

Quoi de neuf dans ce second opus ? A vrai dire pas grand chose... La recette du succès de Splatterhouse a été entièrement reprise. La réalisation reste très bonne et la difficulté à encore été augmentée. On trouve également de nouvelles armes (barre de fer, tronçonneuse,...) mais elles sont nettement moins nombreuses que dans le jeu arcade original. Enfin, le parcours est beaucoup plus linéaire. Si précédemment certains pièges ou échelles vous envoyaient vers des niveaux différents, ce Splatterhouse 2 se déroule toujours de la même manière. Un bon beat'em up de la Megadrive mais tout de même un ton en dessous du premier épisode.

SPLATTERHOUSE 3
1993
Megadrive

Splatterhouse 2 ressemblant davantage à un remake qu'à une réelle suite, ce 3ème chapitre apporte heureusement plusieurs nouveautés.

Tout d'abord, il est désormais possible de se déplacer en profondeur dans le décor, ce qui ajoute une difficulté supplémentaire puisque certains montres sont très nerveux et rapides.

Ensuite, l'aspect linéaire a été légèrement gommé. Chaque niveau correspond à un étage de la maison et vous devrez rejoindre le plus rapidment possible la dernière pièce habitée par un boss. Votre temps étant désormais limité, vous devrez essayer de trouver le chemin le plus rapide tout en sachant que la résistance rencontrée sera très hardue et que les boss sont très coriaces. Pour vous y retrouver, une carte de l'étage est mise à votre disposition. Pour pimenter le tout, il existe également des pièces cachées ainsi que des warp zone qui peuvent tout aussi bien vous envoyer à l'opposé de l'étage.

Enfin, le plus important, Rick possède un nouveau pouvoir: celui de se transformer en une sorte de Hulk, la couleur verte en moins. Durant un laps de temps limité, votre force sera décuplée. Ce nouveau pouvoir s'acquiert en ramassant des boules bleues. Celles-ci se trouvent dans certaines pièces ou apparaissent après la défaite de certains monstres. Une fois la jauge pleine, vous pouvez vous transformer.

Splatterhouse 3 est sans conteste l'épisode le plus réussi. Graphiquement, les décors n'ont jamais été aussi beaux et détaillés tandis que le personnage de Rick a subi une petite cure d'amaigrissement. La musique, elle, n'a jamais été aussi angoissante et un gros effort a été fourni dans la mise en scène. De courtes séquences dévoilent le scénario et entretiennent le suspens et la tension du jeu. Même si l'animation du sprite reste toujours aussi rigide par rapport aux épisodes précédents, le reste est fort réussi avec des scrolling différentiels du plus bel effet.



© Vectorman


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